CLAIRE PICARD, MILITANTE DU VIVANT

par Raphael Richard, le Mercredi 3 Janvier 2024

Claire Picard, militante du vivant

Claire Picard, militante du vivant

Comme chargée de mission en transition écologique dans une structure dédiée à l'éducation populaire, Claire Picard s'occupe d'accompagner les acteurs de son territoire vers des modes de vie plus respectueux des écosystèmes mais, aussi de sensibiliser dès le plus jeune âge à l'éco-citoyenneté. Nouvellement élue au conseil d'administration des Urbaculteurs, cette défenseuse des arbres voudrait s'intéresser au sujet du compostage pour l'association.

Tout est arrivé un peu en même temps et cela bouscule l'emploi du temps. En cette fin d'année 2023, Claire Picard a pris son poste à la Ligue de l'enseignement alors même qu'elle entrait au conseil d'administration des Urbaculteurs. Mais elle avait d'une part « besoin d'un emploi stable et salarié » et d'autre part trouvé dans l'association « une bonne façon d'agir » pour le développement de la nature en ville.

Le résultat d'un cheminement qui a débuté par des études de droit à Paris et un travail de juriste, en revenant à Chartres en 2001, qui n'a pas fait son bonheur. Alors qu'elle prend un temps pour s'occuper de ses enfants et réfléchir, elle s'implique dans des activités associatives avec une « sensibilité écologique ». La voie semble trouvée, elle entre alors dans le réseau local de protection de l'environnement et commence à s'initier à la permaculture.

Elle crée en 2013 une micro-entreprise de graphisme, La Cabane à Eugène, avant de « sombrer dans l'écologie politique ». Claire a notamment été sensibilisée au sujet par Pablo Servigne puis par l'ingénieur Arthur Keller, auteur, conférencier, formateur et consultant français, qui porte un discours sur la résilience des villes et pense que les citoyens « doivent tirer la sonnette d'alarme » auprès de leurs élus. Elle s'investit donc localement, notamment sur une liste citoyenne aux municipales de 2020, puis se rapproche de Génération Écologie, le mouvement de Delphine Batho, participe au Festival de la décroissance et à la commission Arbre.

Les arbres, c'est justement son cheval de bataille dans une ville qui a « tendance à les considérer comme du mobilier urbain », déplore-t-elle. La mobilisation autour de la défense de marronniers menacés d'abattage va fédérer un groupe, désormais structuré en collectif pour freiner les velléités de coupes de la municipalité.

« La façon dont les politiques urbaines sont menées est un immense gâchis. »

« Militer, c'est bien, mais il est important d'être actif sur le terrain », estime-t-elle. Elle décide donc de se former, tout d'abord avec Fermes d'avenir en 2019 à Montlouis-sur-Loire en gestion des microfermes permacoles puis va porter un projet de création de jardins partagés en ville. « J'avais mis le doigt dans l'engrenage, impossible de m'arrêter en si bon chemin ! » À l'été 2022, elle se retrouve chez Pascal Depienne pour suivre un cours certifié de permaculture et découvre les Urbaculteurs.

« J'habite en ville et je trouve que la façon dont les politiques urbaines sont menées est un immense gâchis, car il y a urgence à agir, remarque-t-elle. Les collectivités se préparent mal aux conséquences du réchauffement climatique et aux pénuries qui s'annoncent. La solution proposée par les Urbaculteurs ouvre de nouvelles perspectives, en sensibilisant notamment les élus, les urbanistes et autres décideurs, pour ralentir la bétonisation systématique et proposer des manières d'aménager le territoire plus pérennes et respectueuses du vivant. »

Pour l'instant, son nouveau poste de chargée de mission, dans le cadre duquel elle entend développer des projets de désimperméabilisation et végétalisation de cours d'écoles, lui laisse peu de temps à consacrer au modèle Résilience Urbaine. Mais elle compte bien trouver un peu d'espace pour s'attaquer aux enjeux liés aux biodéchets et au compostage, « pour que cette ressource soit un atout pour les villes ». Une telle conviction semble en tout cas une ressource pour les Urbaculteurs !