QUELQUES PRINCIPES POUR TAILLER DES ARBRES FRUITIERS

Quelques principes pour tailler des arbres fruitiers

Tailler des arbres fruitiers nécessite un certain savoir-faire pour pratiquer une intervention au bon endroit, au bon moment, avec la bonne mesure.

Tailler les arbres n’est pas leur infliger une souffrance ! D’abord, si les arbres souffraient, c’est la réincarnation qui vaudrait un des pires enfer ! Tout est « stratégie de la nature » et la souffrance physique est un don de la nature pour survivre : tu prends un coup, soit tu réponds, soit tu prends tes jambes à ton cou. Mais le végétal ? A quoi lui servirait-il de souffrir, quelle horreur ce serait quand on jette un rapide coup d’œil à leurs statistiques de survie et d’atteinte de l’âge « adulte ».

Par contre, l’arbre peut tomber malade, c’est-à-dire se faire attaquer par des champignons ou des bactéries. Et là, par exemple, la taille peut être fort utile. En éliminant les parties malades, ou, comme pour l’orme, en évitant que les branches n’atteignent l’âge où un coléoptère vient lui transmettre la graphiose. L’arbre peut se déchirer suite à une tempête ou à un choc quelconque, nous pouvons l’aider à limiter l’ampleur de la blessure et faciliter la cicatrisation.

Rééquilibrer

Aujourd’hui, l’arbre fruitier est tellement domestiqué (pour avoir de gros fruits succulents) qu’il n’évolue parfois que par et à travers l’humain. Le poirier, par exemple, greffé sur cognassier pour ne pas faire 15 m de hauteur et rendre la récolte viable et plus facile, nécessite d’être taillé pour rééquilibrer la partie supérieure (très vigoureuse) avec la partie inférieure (ici, le cognassier, beaucoup moins vigoureux).

Dans certains cas, vous élevez des arbres qui vous donneront beaucoup de travail pour les récoltes et les soins : trop hauts, vous verrez vos fruits tomber et s’abîmer au sol ou vous grimperez à vos risques et périls. Et si vous avez un petit jardin, vous pouvez quand même avoir des fruitiers si vous les taillez.

Un moment privilégié

Les cerisiers n’aiment pas trop la taille, les pruniers se gaulent (on les secoue pour récolter les fruits au sol), les noyers perdent naturellement leurs noix… mais les pêchers meurent jeunes si vous ne les taillez pas pour les aider à survivre à nos climats. Les pommiers et les poiriers supportent très bien la taille quant à eux, et cela permet de les garder à hauteur pour mieux en prendre soin et faciliter les récoltes.

Mais point trop n’en faut, une taille mal faite ou trop sévère peut dérégler votre arbre, même si elle peut parfois leur donner une nouvelle jeunesse (taille de régénération). Enfin, la taille est un moment privilégié entre votre arbre et vous, et si vous savez observer ce que l’arbre a à vous dire, vous saurez en prendre soin pour qu’il produise mieux et plus longtemps

Texte : Pascal Depienne